Belgique
Nous travaillons quotidiennement dans nos projets avec des enfants qui ont fait l’expérience de traumatismes complexes. Leur influence sur le développement, le comportement et la santé des enfants est particulièrement grande. Depuis 2020, nous contribuons à développer une approche plus sensible aux traumatismes dans nos projets mais aussi dans tout le secteur de l’aide à la jeunesse, main dans la main avec notre réseau de partenaires. En parallèle, nous voulons également sensibiliser l'ensemble de la société à ce sujet crucial.
Les traumatismes complexes proviennent d’expériences négatives de l’enfance (ACE - adverse childhood experiences) vécues de manière répétées et en lien avec les personnes chargées de prendre soin des enfants, avec qui ils avaient développé un lien d’attachement.
Lorsque les enfants sont exposés à des expériences traumatiques répétées, celles-ci peuvent impacter leur corps et leur cerveau. Cela peut influencer quasiment tous les aspects de la vie des enfants et des jeunes concernés, même à l’âge adulte1. Les personnes ayant vécu des expériences traumatiques peuvent encore souffrir d'anxiété, de cauchemars et d'autres troubles psychologiques des dizaines d’années après les faits. Le stress toxique chronique causé par un traumatisme peut augmenter aussi le risque de maladies auto-immunes, de maladies cardiovasculaires et de cancers.
Les personnes ayant vécu des expériences traumatiques peuvent encore souffrir d'anxiété, de cauchemars et d'autres troubles psychologiques des dizaines d’années après les faits.
Nous voulons que les enfants puissent être accompagnés afin de les aider à surmonter les conséquences de leurs éventuels traumatismes durant leur prise en charge par l’aide à la jeunesse. Un suivi psychothérapeutique peut y contribuer, mais la qualité des relations qu’ils entretiennent au quotidien (notamment avec les intervenants sociaux) est tout aussi cruciale.
C’est pourquoi nous souhaitons contribuer à construire une aide à la jeunesse sensible aux traumatismes dans laquelle les enfants peuvent se développer grâce à des relations stables et bienveillantes. Une aide à la jeunesse dans laquelle les intervenants sociaux disposent des outils pour comprendre et décoder les comportements des enfants, y réagir de manière adaptée et éviter ainsi de contribuer à la génération de nouveaux traumatismes. En bref, nous voulons encourager les intervenants sociaux à adopter un nouveau regard : ne plus se demander « Qu’est-ce que ne va pas chez cet enfant ? », mais plutôt « Que lui est-il arrivé ? ».
Pour contribuer à ce que ce changement devienne réalité, nous avons mis en place la première phase du projet de 2020 à 2022. Nous avons sensibilisé et aidé des intervenants sociaux à reconnaître, comprendre et réagir de façon adaptée face aux traumatismes. Nous avons ainsi fait les premiers pas vers une aide à la jeunesse plus sensible aux traumatismes. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour faire de ce rêve une réalité.
C’est pourquoi nous prolongeons notre projet pour une durée de deux ans, de 2023 à 2024. Nous nous concentrerons sur trois axes :
Delphine, participante aux formations« Cette approche nous permet de voir plus loin, de pouvoir reconnaitre les enfants dans leur traumatisme et de pouvoir les apaiser dans leur peur. »
Contactez Adeline Puerta, coordinatrice du projet, par e-mail à l'adresse adeline.puerta@sos-villages-enfants.be ou par téléphone au 02 639 09 70.
1. FELITTI Vincent (1998). Relations entre les expériences répétées d’adversité durant l’enfance et la santé mentale de l’adulte.
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