Sénégal
Plus de 100 000 enfants talibés vivent au Sénégal : ces enfants grandissent dans des « daaras », des écoles religieuses. Ils y vivent sous la responsabilité d'un maître coranique chargé de l'éducation d'une quarantaine d'enfants. Les enfants talibés sont souvent contraints de mendier pour garantir leurs moyens de subsistance. Beaucoup sont exposés à de grands dangers, tels que la violence ou les abus, et grandissent dans des conditions de vie insalubres.
grandissent dans de meilleures conditions et peuvent compter sur un réseau de soutien plus fort.
renforcent leurs compétences pour soutenir durablement les enfants au quotidien.
veillent aux droits de l'enfant et protègent les enfants contre la violence, les abus, l'exploitation et la négligence.
SOS Villages d’Enfants veut veiller à ce que les enfants talibés puissent grandir dans un environnement sûr où ils peuvent bénéficier de meilleures perspectives d’avenir. Nous le faisons en :
Les maîtres coraniques disposent malheureusement de peu de moyens financiers pour répondre aux besoins des enfants talibés. Cela oblige souvent les enfants à aller mendier dans la rue. C’est pourquoi nous cherchons avec chaque daara comment mettre en place une source de revenus, par exemple via l’élevage de bétail. Nous encourageons aussi les parents à apporter une contribution financière. Cela permet aux maîtres coraniques de subvenir à l’essentiel et évite aux enfants talibés de devoir mendier dans la rue.
Il est très important d'améliorer les conditions de vie des enfants talibés dans les daaras. Nous soutenons les maîtres coraniques afin qu'ils puissent fournir des ressources à leurs daaras, comme des moustiquaires contre la malaria et des installations sanitaires. Nous les sensibilisons en plus à différents domaines importants pour le développement de l'enfant afin qu’ils acquièrent les compétences nécessaires à la prise en charge des enfants.
Qu'est-ce qui motive les parents à envoyer leurs enfants dans un daara ? Les familles souhaitent offrir à leurs enfants une formation religieuse dans le cadre de leur éducation. C’est une coutume culturelle forte qui est régulièrement confiée aux maîtres coraniques. Les écoles coraniques se trouvent néanmoins souvent loin de la maison. Les enfants y séjournent, un peu comme dans un internat. La distance géographique affaiblit fortement les liens affectifs entre les enfants talibés et leurs parents.
SOS Villages d’Enfants aide les familles à prendre conscience des conditions difficiles dans lesquelles leurs enfants grandissent. Nous les encourageons à contribuer aux soins de santé de leurs enfants et à l’amélioration des conditions de vie dans les daaras. Si les familles rencontrent des difficultés financières, nous les aidons à développer une source de revenus durable comme un élevage ou une activité agricole. Nous les encourageons également à s’impliquer davantage dans la vie de leurs enfants et à renforcer ainsi les liens avec eux.
« Il faut tout un village pour élever un enfant. » Subvenir aux besoins d’une quarantaine d’enfants est une tâche difficile. C’est pourquoi pouvoir compter sur un réseau est d’une valeur inestimable.
Les maîtres coraniques sont soutenus par des marraines, des associations de femmes de la communauté, pour prendre soin des enfants talibés. Elles unissent leurs forces et contribuent spontanément à aider les enfants : elles lavent par exemple leurs vêtements, leur fournissent des repas ou les accompagnent chez le docteur. Les marraines disposent souvent de peu de moyens. SOS Villages d’Enfants se tient aux côtés de ces associations de femmes pour qu’elles puissent renforcer durablement leurs compétences et leurs ressources financières. Elles peuvent ainsi continuer de soutenir les enfants au quotidien.
Nous construisons aussi un réseau pour les enfants au niveau de la communauté : nous renforçons les comités de protection de l’enfant existants et nous mobilisons les autorités locales. Avec les comités de protection de l’enfant existants, nous abordons ensemble les violations des droits de l'enfant. En premier lieu, il faut bien entendu que les enfants talibés et les maîtres coraniques signalent les violations. C'est pourquoi nous les sensibilisons activement aux droits de l’enfant. Cela constitue un réseau qui offre une protection contre la violence, les abus, l'exploitation et la négligence. Nous mobilisons aussi les autorités locales pour qu'elles nous rejoignent dans la défense des droits de l'enfant et qu'elles fassent pression en faveur d'un cadre légal qui protège les enfants talibés.
Les maîtres coraniques offrent uniquement aux enfants talibés un enseignement religieux, ce qui n’est malheureusement pas suffisant pour créer les opportunités nécessaires à l’avenir des enfants. C’est pourquoi nous mettons sur pied des écoles communautaires au sein même des daaras. Au-delà des cours religieux, les enfants talibés reçoivent désormais également des cours de base en langue et en mathématiques qui les préparent à l'enseignement ordinaire.
Les jeunes auront pour leur part la possibilité de choisir une formation professionnelle ou de suivre un stage pour se préparer à un métier spécifique. Ils accroîtront ainsi directement leurs opportunités sur le marché de l’emploi lorsqu’ils seront adultes.
Le gouvernement sénégalais a fait de nombreux efforts ces dernières années pour élargir ses mesures de protection de l'enfant. Il a par exemple publié une stratégie nationale de protection de l'enfant. Néanmoins, le cadre légal actuel semble toujours offrir aux enfants talibés une protection insuffisante contre les abus. Il n'existe en effet aucune législation pour les daaras et aucune législation pour contrôler leur fonctionnement.
C'est pourquoi une part importante de notre travail se focalise sur ce point : nous plaidons pour un cadre légal qui protège mieux les enfants dans les écoles religieuses au Sénégal et nous appelons à un meilleur contrôle des écoles coraniques. Nous voulons ainsi générer un impact positif et contribuer à une meilleure protection pour tous les enfants qui grandissent dans les internats religieux au Sénégal.
Contactez Sophie Huguenet, coordinatrice du projet, par mail à l’adresse sophie.huguenet@sos-villages-enfants.be ou par téléphone au 02 639 09 75.
Ce projet est rendu possible grâce au soutien de la DGD :
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