Par nature, les enfants ont une grande force intérieure. Cette force trouve sa source dans leur envie de découvrir le monde et d’y trouver leur place. Ils sont capables de comprendre de nombreuses situations de s’y adapter. Cette flexibilité est la base de leur développement : elle stimule la recherche de leur propre identité. Mais, comme n’importe quel talent, cette force doit être cultivée.
John Bradshaw, auteurLes enfants sont naturellement des rois de la zénitude parce que leur monde change à chaque instant.
Les enfants puisent leur force dans leurs interactions avec leur environnement : leurs relations avec leur famille, leurs instituteurs, leurs amis… Les mille premiers jours de l’enfant représentent une période capitale de son développement durant laquelle les soins et l’amour constants d’un adulte jouent un rôle clé. Au cours de ces trois premières années, le cerveau de l’enfant se développe à un rythme extrêmement rapide en s'appuyant sur les nouvelles connaissances et compétences qu’il a acquises. Mais un bébé ne peut pas y parvenir tout seul : il a besoin de stimulations externes. Ses babillements et ses expressions faciales ont d’ailleurs pour but de créer une interaction aimante avec un adulte en qui il a confiance.
« L’instinct de survie pousse un bébé qui a faim à pleurer », raconte Claudine Crommar, thérapeute psychanalytique spécialisée en grossesses, en bébés et en jeunes enfants. « Sa maman vient alors à la rescousse en l’allaitant au sein ou au biberon et fait ainsi disparaître la sensation désagréable de faim. Un sentiment de satisfaction prend la place. Lors de l'allaitement, chaque mère a ses petites habitudes : certaines caressent les pieds de l’enfant, d’autres lui chuchotent des mots doux… Comme ces gestes se répètent à chaque fois de la même façon, le bébé identifie peu à peu le rituel qui s’installe. Il établit des connexions dans le cerveau, crée des liens et développe son psychisme. Ces expériences répétées deviennent un modèle pour son développement et influencent fortement les prochaines années de sa vie. » C'est ainsi que naît la résilience des enfants : elle est la base sur laquelle ils pourront toujours s'appuyer et d'où ils tireront leur persévérance durant de nombreuses années.
Mais cela n’est pas suffisant. Une fois cette étape passée, l’enfant a encore besoin de sa famille pour exploiter pleinement son potentiel, peu importe son âge. L’enfant a besoin d’être écouté : il a besoin de grandir entourés d’amis et de gens qui le soutiennent. Il a besoin de se lier à d’autres personnes, de savoir que quelqu’un prend soin de lui et l’aime. C’est cet amour qui permet à l’enfant de développer sa confiance en lui. Être entouré de personnes qui croient en lui et l’encouragent est le moteur qui le pousse à développer ses talents. C’est ainsi qu’il peut avancer en toute sécurité sur le chemin de l'indépendance.
La force des enfants est mise en péril lorsqu’ils grandissent dans un environnement instable ou dangereux. Si les enfants sont victimes d’humiliations à la maison, ils perdent confiance en eux. S'ils sont laissés de côté, ils perdent le sentiment d’exister. Il est donc essentiel de veiller à ce que ces enfants puissent à nouveau grandir dans un environnement où ils reçoivent l’attention dont ils ont besoin. « SOS Villages d'Enfants s’investit pour changer positivement le milieu de vie des enfants et leur permettre ainsi de libérer à nouveau leur force intérieure. Nous entourons les enfants avec amour, nous prenons en compte leurs besoins et leurs désirs et tout en assurant leur sécurité physique et émotionnelle », explique Hilde Boeykens, directrice de SOS Villages d'Enfants Belgique. Les enfants peuvent ainsi développer leurs talents, découvrir leurs capacités et se construire un bel avenir.
C’est le droit de chaque enfant et c’est ce que chaque enfant mérite. En plus, quand la société investit dans les soins et l’amour donnés aux enfants, elle investit également dans les familles de demain. Un enfant qui grandit dans un environnement sûr, en bonne santé et entouré d’amour transmet ce qu’il a appris à ses amis, à ses camarades de classe et, plus tard, à ses propres enfants. La boucle est ainsi bouclée : c’est ce que nous appelons le Care Effect.