Travail politique
20/11/2019 - Pouvoir grandir avec ses frères et sœurs semble être évident mais, pourtant, cela ne l’est pas encore. Surtout pour les enfants qui grandissent dans l’Aide à la jeunesse : un sondage réalisé par SOS Villages d’Enfants révèle que 77 % des enfants interrogés en Flandre ne grandissent pas avec un ou plusieurs de leurs frères et sœurs.
© Katerina Ilievska
Jeune avec une expérience dans l'Aide à la jeunesse« Nous n’avons pas toujours grandi ensemble. J’aimerais voir mon frère plus souvent. Mais qui peut m’y aider ? »
Le placement dans une institution est très souvent un changement radical pour les enfants : ils perdent leur maison et la présence de leurs parents. À cela s’ajoute en plus la perte de leurs frères et sœurs. « Alors qu’ils traversent une période difficile, vous privez les enfants de ce qui leur est bénéfique », souligne Hilde Boeykens, directrice de SOS Villages d’Enfants.
La relation entre frères et sœurs est pourtant très importante, d’autant plus pendant l’enfance, explique SOS Villages d’Enfants. Cette relation leur apporte beaucoup de sécurité. « Les frères et sœurs peuvent se disputer et redevenir les meilleurs amis du monde cinq minutes plus tard. Malgré les chamailleries, ils seront à nouveau assis ensemble dans le canapé le lendemain. Peu d'autres relations sont aussi fortes. »
Hilde Boeykens, directrice de SOS Villages d'Enfants Belgique« Il y a peu de relations aussi résistantes que celle qui unit les frères et sœurs. »
SOS Villages d’Enfants a demandé à 390 jeunes adultes s’ils avaient grandi avec leurs frères et sœurs. Parmi eux, 97 adolescents avaient déjà expérimenté les services de l’Aide à la jeunesse. 38 % de ces 97 jeunes disent n’avoir grandi avec aucun de leurs frères et sœurs et 39 % n’ont grandi qu’avec un ou plusieurs d’entre eux. 16 % seulement ont grandi avec toute leur fratrie réunie. Ces résultats sont frappants lorsqu’on les compare avec ceux des jeunes n’ayant pas vécu dans l’Aide à la jeunesse : 88 % de ces derniers ont grandi avec tous leurs frères et sœurs.
« Nous savons depuis des années que l’Aide à la jeunesse en Flandre propose peu de solutions pour accueillir les fratries ensemble », explique Hilde Boeykens. « Différents obstacles pratiques mènent, par la force des choses, à la séparation des frères et sœurs. Mais nous sommes quand même surpris des chiffres élevés qui ressortent de notre enquête. C’est un signal supplémentaire que nous devons changer la situation de toute urgence, en collaboration avec tout le secteur. »
Jeune adulte ayant vécu dans l'Aide à la jeunesse« J’ai grandi avec mon frère et ma sœur, mais seulement dans l’une des quinze institutions. »
À l’occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, l’organisation veut poser la première pierre en revendiquant un nouveau droit pour les enfants : le droit de grandir avec leurs frères et sœurs. Selon SOS Villages d’Enfants, il n’y a aujourd’hui aucune loi qui protège le lien entre les frères et sœurs. Son enquête semble confirmer la pertinence de cette question : 96 % des 390 jeunes interrogés trouvent « assez important » ou « très important » de donner aux fratries le droit de grandir ensemble.
Jeune adulte ayant vécu dans l'Aide à la jeunesse« J’ai été séparé de mes sœurs lors de mon placement dans une institution. C’était très difficile de nous voir. »
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