Bjijou de Ville : Evy nous parle de résilience et d'espoir

Écoutez son témoignage (en néerlandais) dans notre podcast :

^{Ce témoignage a été recueilli dans le cadre de la création de 'Bijou de Ville' - le lieu de reconnaissance à Bruxelles pour les survivants de traumatismes multiples durant l'enfance.}

« Je m'appelle Evy. J'ai 41 ans, commence Evy. Heureuse dans mon mariage et mère de deux enfants. » Dans sa vie quotidienne, elle est coach et aide d'autres personnes à vivre leur vie de façon plus consciente et plus puissante. Mais son propre voyage vers la conscience de soi et la force a été parsemé d'obstacles. 

L'enfance d'Evy a été marquée par la maltraitance infantile. « Je veux raconter mon histoire parce que j'ai été réduite au silence trop longtemps », dit-elle avec détermination. Evy aborde sa propre expérience, car la violence la rendait perpétuellement anxieuse et incertaine. « J'avais tout le temps peur et je ne savais pas qui j'étais. C'était une recherche constante, aussi bien dans ma jeunesse que plus tard dans ma vie d'adulte. »

Cette peur s’exprimait de différentes façons. Quand elle était enfant, Evy jouait beaucoup au tennis, où elle se cachait derrière un masque de gaieté. « Je portais toujours un masque pour cacher mes peurs. Je devais toujours rire quand je faisais face au monde extérieur alors qu'à la maison, j'étais une Evy très triste et anxieuse. »

Les mauvais traitements dans sa famille ont fait d’elle une personne anxieuse mais aussi rebelle. « Je voulais m'échapper, se souvient-elle. Je m’interposais souvent lorsque d’autres membres de ma famille étaient maltraités, ce qui m’a amenée à recevoir moi-même davantage de coups. »

L'impact de la violence dans sa famille a été très important sur sa vie sociale. « Je n'avais pas d'amis à l'école parce que j'étais harcelée », raconte Evy. Le tennis était son refuge, mais elle n'avait pas de véritables amis là-bas non plus. « J'étais une enfant heureuse au tennis, parce que c'était ce qui était attendu de moi. À la maison, néanmoins, j'étais très seule. »

Cette solitude s'est poursuivie dans sa vie d'adulte. « Avoir confiance en l'humanité est encore difficile, admet-elle. Je peux nouer rapidement des amitiés intenses mais, lorsque cela devient trop effrayant, je repousse les gens. » Ce comportement trouve ses racines dans son enfance, où elle a appris à se protéger en gardant les autres à distance.

L'expérience d'Evy a aussi eu un impact sur sa vie professionnelle. « Je travaille maintenant comme indépendante car j'ai du mal à accepter l'autorité des autres », explique-t-elle. Elle est encore confrontée à l'insécurité et à une mauvaise image d'elle-même.« J'ai toujours pensé que je ne valais rien, mais j'ai appris que ce n'était pas vrai. »

Partager son histoire est pour Evy une façon de donner espoir aux autres personnes ayant vécu de la maltraitance infantile. « Il y a de l'espoir après une vie remplie de maltraitance infantile », souligne-t-elle. Elle veut prouver qu'il est possible de se retrouver et de construire une vie heureuse, malgré une enfance marquée par les traumatismes.

Écoutez tous les épisode du podcast Bijou de Ville.

^{Si la lecture de cet article vous a bouleversé(e) et que vous ressentez le besoin de parler à quelqu'un, n'hésitez pas à appeler les helplines disponibles. Pour les enfants et les jeunes en Fédération Wallonie-Bruxelles, contactez le numéro 103 (Écoute-Enfants) ou visitez www.103ecoute.be. Pour les adultes, le numéro 107 (Télé-Accueil) est à votre disposition, ou visitez www.tele-accueil.be.}