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The Mind Game, un documentaire intime sur la pression psychologique à laquelle les jeunes réfugiés sont soumis

SOS Villages d’Enfants a organisé une projection du film The Mind Game ainsi qu'une table ronde avec Sajid Khan, surnommé SK, qui est le “rôle principal” de sa propre histoire de migration. The Mind Game est un documentaire intime sur la pression psychologique à laquelle les jeunes réfugiés sont soumis, tout en montrant leur résilience face à des circonstances impossibles.

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On l’appelle « le jeu » : le voyage extrêmement dangereux que de nombreux mineurs non accompagnés entreprennent pour chercher de la protection en Europe occidentale. Pour Sajid Khan Nasiri, le jeu a commencé à quatorze ans, lorsqu'il a fui seul l'Afghanistan. Après un périple de deux ans, rempli de dangers et de privations qu'il a documentés en détail avec la caméra de son téléphone, il arrive en Belgique. Là commence une nouvelle lutte : The Mind Game. Comment un enfant fait-il face à l'énorme pression mentale du voyage, aux autorités méfiantes et, une fois en Belgique, au combat pour être reconnu comme réfugié ?

La raison pour laquelle SOS Villages d’Enfants montre ce film et lance le débat sur l’accueil des mineurs étrangers non accompagnés découle de l’expérience et de la prise en charge de longue date proposée par l’organisation.

Hilde Boeykens, directrice de SOS Villages d'Enfants Belgique

Depuis 2016, SOS Villages d’Enfants offre dans la maison d’accueil Hejmo à Kessel-Lo (Louvain) un accueil chaleureux et à petite échelle à 10 jeunes qui sont arrivés en Belgique sans leurs parents. Dans les logements à petite échelle Hejmo Plus - le troisième a ouvert récemment ses portes dans les locaux de Labora, situés au sein de l'abbaye de Keizersberg - , d'autres jeunes reçoivent également un soutien pour pouvoir poursuivre leur vie de manière autonome.

Ce que vous vivez s’accumule dans votre tête et votre corps

SK

« Les gens sous-estiment les traumatismes que les jeunes réfugiés subissent avant, pendant et après leur fuite, déclare SK. Ce que vous vivez s’accumule dans votre tête et votre corps. Vous laissez derrière vous votre pays et votre famille, ce qui en soi est terrible et ne peut guère être considéré comme un choix libre. Vous fuyez pour votre vie. En chemin, vous vous faites des amis et vous les perdez. C’est plus qu’un processus de deuil constant, c’est traumatisant à bien des égards. » Est-ce dès lors évident de reconstruire une nouvelle vie ici à un rythme record ? « Absolument pas. La vie consiste principalement à attendre avant d’obtenir le statut de réfugié. J’ai passé quasiment un an allongé sur mon lit. J'étais très malheureux. Mon âge a été remis en question et c’était douloureux, car je voulais vraiment aller à l’école. »

« L’attente prolongée des décisions dans les procédures entraîne - indépendamment des traumatismes qu’ils portent - une grande souffrance pour les jeunes », explique Katrien Goossens, responsable du projet Hejmo. « De manière plus large, c’est aussi le cas pour toute l’équipe, d’ailleurs. Lorsque la décision tombe enfin, nous ressentons un soulagement, nous avons la chair de poule et les larmes coulent. À ce moment-là, vous réalisez à quel point ces garçons vous touchent et à quel point vous partagez intensément leurs émotions. »

La décision marque un tournant majeur. Les jeunes semblent alors enfin trouver leur chez-soi. « Ils prennent de bonnes résolutions comme "j’arrête de fumer" et leurs rêves d’avenir prennent forme, par exemple "je veux avoir deux enfants plus tard". » C’est aussi un moment où les jeunes expriment leur gratitude envers l’équipe. Ils décrivent Hejmo comme une « maison ». En même temps, cela génère un stress supplémentaire pour les jeunes qui attendent des nouvelles de leur procédure. Pour eux, c’est un espoir collectif d’obtenir des nouvelles positives.

SK milite pour plus d’attention envers le groupe- cible oublié dont il fait partie. Il plaide pour le dialogue et le partage de son histoire et de celle des autres. « Les gens ne savent pas ce que nous vivons et agissent souvent par ignorance. J’ai eu la chance que quelqu’un me prenne sous son aile ici. Je l’appelle Uncle Belgium. Cet homme et sa famille sont progressivement devenus ma famille et m’ont appris à connaître la Belgique et ses coutumes. Ma gratitude envers cet homme et sa famille est immense. »

SK a un message aussi fort qu’évident pour la société : « Si nous apprenons à nous connaître, la compréhension peut naître. Ce n’est qu’à travers la compréhension que nous pouvons ensemble rendre le monde un peu meilleur. »

Pour en savoir plus sur les projets d’accueil des mineurs étrangers non accompagnés de SOS Villages d’Enfants Belgique :

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