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Parentalité positive

Comment aider votre enfant à se protéger du harcèlement ?

06/04/2023 - Tous les parents craignent que leur enfant soit un jour confronté au harcèlement. Comment réagir si cela se produit ? Et comment aider votre enfant au mieux ? Mélissa Seggio, psychologue et formatrice dans l’un de nos projets visant à prévenir et répondre aux violences entre enfants, vous donne quelques clés.

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Le harcèlement peut avoir lieu partout

« Le harcèlement peut se produire dans tous les lieux de vie où les enfants grandissent et se développent, précise Mélissa Seggio. Il est très présent à l'école mais aussi dans les clubs de sport, les mouvements de jeunesse, la rue, les parcs… »

Pour cette génération qui est née avec les téléphones portables et les réseaux sociaux, le harcèlement peut aussi se passer en ligne. Avec un impact d’autant plus grand : « On peut être harcelé·e à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et cela échappe davantage au regard de l'adulte. »

Prévenir plutôt que guérir

Les enfants ou les adolescents touchés par le harcèlement n’osent pas ou ne savent pas toujours vers qui se tourner pour en parler. « Parlez du harcèlement avec votre enfant, pour faire en sorte que ce ne soit pas un sujet tabou et qu’il/elle sache qu’il/elle peut en parler ouvertement », souligne Mélissa Seggio. Identifiez aussi avec votre enfant les adultes de référence vers lesquels se tourner s’il/elle est confronté·e au harcèlement. Y a-t-il des personnes de confiance qui peuvent l’écouter, l’accompagner et tenter de mettre des choses en place, comme le centre PMS dans son école ?

Une autre mesure préventive consiste à aborder ensemble la notion de consentement : pouvoir dire non, connaître son espace personnel et celui des autres, pouvoir exprimer à l’autre qu’il rentre dans sa bulle… sont autant d’outils pouvant aider votre enfant à se protéger

« Faites en sorte que le harcèlement ne soit pas un sujet tabou. »

Mélissa Seggio, psychologue

Mélissa Seggio : « C’est aussi important de le/la sensibiliser à la diversité et à la tolérance vis-à-vis des différences. On a souvent tendance à s’en prendre aux enfants considérés comme "différents" : l’appartenance à une minorité ethnique, culturelle ou religieuse, l’orientation sexuelle ou l'identité de genre, le handicap, les troubles de l'apprentissage... » Soyez conscient·e qu’en tant qu’adulte, vous servez de modèle pour votre enfant. « Donner l’exemple en promouvant des relations bienveillantes et respectueuses signifie déjà beaucoup. »

Et si mon enfant est quand même la cible de harcèlement ?

Malgré tous vos efforts pour prévenir le harcèlement, il n’est malheureusement pas impossible que votre enfant y soit un jour confronté·e. Dans ces situations, il est normal de ne pas savoir quoi faire. Voici donc quelques conseils de Mélissa Seggio pour tenter d’y faire face :

  • Soyez attentif·ve aux signes, aux changements dans le comportement ou dans les habitudes de votre enfant qui pourraient indiquer qu’il/elle est la cible de harcèlement.
  • Rassurez votre enfant : dites-lui qu’il/elle a bien fait de venir vous en parler, que ce n’est pas facile et que cela a dû lui demander du courage.
  • Prenez votre enfant au sérieux, ne minimisez pas sa souffrance et légitimez ses ressentis. Respectez ses craintes et ses préoccupations.
  • Essayez de comprendre avec lui/elle la situation et pourquoi cela se produit.
  • Réfléchissez ensemble à ce qui peut être mis en place pour l'aider. Tournez-vous vers une personne de référence à l’école ou dans le club de sport qui pourra vous aider dans cette démarche.

Et concernant l’auteur du harcèlement ?

Dans ces situations, l’un des grands défis est de ne pas voir la punition ou la condamnation de l’enfant initiateur du harcèlement comme LA solution, mais de chercher à comprendre pourquoi il/elle s’en prend à d’autres. En effet, le harcèlement trouve souvent son origine dans une vulnérabilité.

« Il n’y a pas de solution magique », rappelle Mélissa Seggio. Une approche pouvant fonctionner est de faire participer les enfants à la résolution du conflit. « L’idée est d’instaurer un dialogue entre eux, de donner à chacun la possibilité d’exprimer son ressenti et ses besoins et d’entendre leurs points de vue. » Sur cette base, il sera éventuellement possible de les amener à établir des ″règles de conduite″ l'un envers l'autre et de chercher ensemble une solution durable pour rétablir une situation d’apaisement.

La ligne « Écoute-Enfants » est accessible anonymement au numéro gratuit 103 (tous les jours de 10h à minuit) pour écouter et répondre aux questions des enfants, des adolescents et des adultes.

À quels signes dois-je être attentif·ve ?

L’Organisation mondiale de la Santé* a identifié plusieurs signes qui peuvent témoigner de situations de harcèlement scolaire :

  • Des marques physiques inexpliquées comme des égratignures, des hématomes...
  • Angoisse ou anxiété.
  • Plus d’agressivité.
  • Difficulté à dormir, cauchemars.
  • Problèmes psychosomatiques, par exemple des maux d'estomac.
  • Isolement, repli sur soi, peur d'aller à l'école ou évitement des événements en collectivité.
  • Absentéisme.
  • Résultats scolaires moins bons.
  • Peu de relations amicales, perte soudaine d'amis.
  • Destruction ou perte d’objets : l’enfant préfère parfois dire qu’il/elle a perdu son téléphone plutôt que de dire qu’il/elle a été racketté·e, par exemple.
  • Demande fréquente d’argent.
  • Volonté de rester plus près des adultes.
  • Vigilance accrue par rapport à l’environnement qui l’entoure.
  • Attitude perturbée après avoir consulté son téléphone ou son ordinateur.


*Organisation mondiale de la Santé. (2019). Prévention de la violence à l’école : guide pratique. https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/331021/9789242515541-fre.pdf

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