Familles dans le monde
28/02/2020 - En avril 2015, un puissant tremblement de terre touchait la vallée de Katmandou et faisait grimper à neuf millions le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté au Népal. Beaucoup d’enfants y grandissent encore privés d’un foyer ou des soins de leurs parents. Notre directrice Hilde Boeykens s’est rendue sur place en octobre avec notre ambassadeur Jacques Borlée et son équipe, les Belgian Tornados, pour constater l’impact de notre travail auprès des enfants et des familles.
© Lydia Mantler
« La pauvreté est bien souvent le point de départ d’une spirale négative ne permettant plus aux parents de prendre soin de leur famille. C’est le cas de la plupart des enfants que nous accueillons dans nos projets au Népal », souligne Hilde. Dans un pays où 21 % des tout-petits de moins de cinq ans n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin1, SOS Villages d’Enfants met un point d’honneur à accueillir et soutenir les familles et les jeunes les plus vulnérables depuis 45 ans.
Hilde : « Nous élaborons avec le gouvernement népalais des solutions pour les enfants qui ont perdu ou risquent de perdre les soins de leurs parents. Nous visons tout d’abord à renforcer les familles vulnérables afin que les enfants ne se retrouvent pas seuls. Si cela vient tout de même à se produire, nous offrons à ces enfants une alternative appropriée : un environnement familial et chaleureux dans l’un de nos Villages d’Enfants SOS. »
Depuis 1989, nos équipes offrent un soutien individualisé aux familles népalaises qui ont des difficultés à garantir le bien-être et le développement de leurs enfants : nous développons aujourd’hui douze programmes de renforcement de la famille répartis dans toutes les régions du Népal.
21 % des tout-petits n’ont pas accès aux soins parentaux adéquats.
Nous soutenons ainsi plus de 1 800 familles avec l’aide des communautés locales pour qu’elles puissent continuer à offrir à leurs enfants les soins, l’amour et l’attention nécessaires. Nos collaborateurs accompagnent notamment les familles sur la voie de l’autonomie en les aidant à développer une activité génératrice de revenus.
« J’ai rencontré lors de mon voyage une mère seule qui participe à l’un de nos programmes, raconte notre directrice. Comme elle avait un talent et une passion pour la couture, SOS Villages d’Enfants lui a fourni une machine à coudre et l’a aidée à bénéficier d’un microcrédit. Elle a ainsi pu acheter des tissus et louer une petite surface commerciale. Elle vend désormais ses propres vêtements et aura bientôt suffisamment de revenus pour être indépendante et assumer elle-même les frais de scolarité de ses enfants. »
De nombreux enfants au Népal n’ont malheureusement plus de famille sur laquelle compter, d’autant plus depuis le séisme dévastateur de 2015. « Nous sommes rapidement intervenus lors du tremblement de terre pour aider les enfants et les familles touchés », indique Hilde. Premiers secours, vêtements, eau, nourriture, reconstruction de centaines de maisons détruites ou encore accompagnement psychologique dans nos espaces dédiés aux enfants : 28 300 Népalais ont pu recevoir le soutien nécessaire grâce à notre programme d’aide d’urgence.
C’est ainsi que 53 enfants orphelins ont retrouvé un foyer sûr dans l’un de nos dix Villages d’Enfants SOS. En tout, 1 200 jeunes ne pouvant plus vivre aux côtés de leurs parents y grandissent entourés d’une famille SOS. « Les valeurs familiales sont très importantes au Népal. Le respect, l’attention et l’amour qui lient les enfants et les membres de nos villages se ressentent fortement. Ils forment ensemble une vraie famille dans laquelle les plus grands prennent soin des plus petits », explique notre directrice.
Dans notre Village d’Enfants SOS de Surkhet, 98 % de nos anciens enfants s’en sortent de façon très positive.
Parce que donner la chance à tous les enfants de se construire de belles perspectives d’avenir est au centre de nos préoccupations, nous investissons fortement dans l’éducation au Népal. C’est pourquoi nous avons créé huit écoles maternelles, primaires et secondaires accessibles aux enfants de nos projets, mais aussi à ceux des communautés locales.
« Nous encourageons la mixité sociale dans nos écoles SOS : les enfants issus de familles en difficulté et ceux dont les parents ont plus de moyens peuvent s’y rencontrer », rapporte Hilde. De cette façon, nous voulons promouvoir les échanges et l’unité au sein de la société.
Nous avons également créé deux centres de formation professionnelle à Katmandou et à Pokhara pour aider les jeunes à développer leurs talents et leur potentiel : menuiserie, électronique, mécanique, secrétariat et même céramique y sont enseignés quotidiennement. Au total, 6 000 enfants reçoivent désormais une éducation de qualité dans nos établissements. Ils ont ainsi toutes les cartes en main pour devenir des adultes indépendants.
L’athlète Dylan Borlée a participé à un cours de céramique lors de sa visite dans l’un de nos villages d’enfants. « Malgré les difficultés que ces enfants peuvent rencontrer dans leur vie, ils dégagent énormément de joie de vivre et font preuve d’un grand intérêt pour l’apprentissage. J’ai été particulièrement marqué par leur créativité lors de l’atelier : ils montrent de belles aptitudes dès le plus jeune âge et ils sont très heureux de partager leurs résultats ! »
Il n’y a pas que sur le visage des enfants que les effets positifs de nos actions sont visibles : les études menées auprès des anciens enfants de nos projets montrent aussi comment notre travail les a aidés à devenir des adultes autonomes et responsables. Une enquête réalisée dans notre Village d’Enfants SOS de Surkhet a ainsi mis en lumière que 98 % des anciens enfants s’en sortent de façon très positive par rapport à six indicateurs : ils sont bien intégrés dans la société, vivent dans un logement approprié et ont accès à une alimentation saine et suffisante. Ils reçoivent aussi une bonne éducation, sont en bonne santé et considèrent être heureux dans la vie.
Hilde Boeykens, directrice de SOS Villages d'Enfants Belgique« Les enfants et les membres de nos Villages d’Enfants SOS forment ensemble une vraie famille. »
Hilde : « Chaque euro investi par SOS Villages d’Enfants dans la région de Surkhet a des retombées bénéfiques d’une valeur de douze euros pour la société. Cela prouve à quel point il est essentiel d’investir dans l’accueil et la prise en charge des enfants en difficulté : non seulement nous leur permettons de s’épanouir à nouveau dans un foyer stable et chaleureux, mais nous les aidons aussi à devenir des jeunes adultes forts et capables de contribuer durablement au développement de leur pays. »
1 UNICEF, The State of the World’s Children 2017.
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